Mes chères lectrices, Mes chers lecteurs,
Avant toute chose, je voudrais vous parler d'un podcast que j'ai découvert, il y a 1 an et que j'aime beaucoup. “ Ressources “ de Noémie Sylberg part à la rencontre d'hommes et de femmes qui ont rencontré des épreuves et qui grâce à leurs ressources ont su surmonter leur drame. Ce matin, j'ai écouté l'histoire de Yannick Alléno dont le fils est mort sous les roues d'un chauffard. Son témoignage m'a infiniment touché, car il dit toute la détresse de perdre un enfant 💙
Ceci dit, depuis 15 jours, je suis là, mais sans vraiment être là. J’ai le sentiment de flotter. Je ne sais pas si vous avez déjà éprouvé cette sensation. J'éprouve beaucoup de difficultés à me concentrer et à mener à bien un grand nombre de tâches. Mes nombreuses envies et mes diverses peurs s'évanouissent aussi vite qu'elles sont arrivées. Il y a tant de choses que j'aimerais vous dire et en même temps, je n'arrive pas à me les formuler à moi-même. Je me sens prise entre 2 feux : l'envie de tout dire et l'envie de garder mes projets/états d'âme uniquement pour moi.
Je ressens de plus en plus le besoin de retrouver une activité professionnelle qui me nourrisse et en même temps, je manque encore cruellement d'énergie pour déployer mes idées. Je n'aurai jamais cru avoir autant besoin de repos suite à ma dernière aventure professionnelle. Je savais pertinemment que j'étais arrivée au bout d'un cycle (d'où mon départ), mais probablement pas à ce point-là !
Je crois que l'on ne sait jamais à quel point on a atteint, voire même dépassé ses limites avant de mettre fin à un projet/une relation quel(le) qu'il/elle soit. Depuis toujours, je sais à quelques exceptions près quand je dois m'arrêter et réajuster le tir et ce dans toutes les sphères de ma vie. C'est une immense chance.
Depuis quelques mois, beaucoup de gens me disent admirer mon courage. Très honnêtement, cette phrase me met mal à l'aise et je ne sais quoi en penser. Je crois juste que je n’ai jamais su faire semblant que tout va bien dans le meilleur des mondes alors que tout s'étiole.
Ce que je sais et que je sens très fort, en revanche, c'est que j'ai énormément de musique en moi. C'est juste que pour l'instant, tout est emmêlé comme une pelote de laine.
J'aime tant cette citation de Jack Kerouac que j'ai déjà partagée avec vous à de nombreuses reprises et que j'ai fait récemment graver sur un joli carnet : “ Tout est en désordre. Les cheveux. Le lit. Les mots. La vie. Le coeur “.
Cette citation représente tellement ma vie depuis quelques années et peut-être même depuis toujours.
Je crois que c'est dans le désordre que j'ai donné vie à mes plus jolis projets et que j'ai fait mes plus belles rencontres. Je fonctionne beaucoup à l'urgence. Je le vois comme un atout et une malédiction. En effet, tant qu'aucun sentiment d'urgence ne me pousse à agir, je procrastine. Je rêve les choses et les gens. Je me réfugie dans les livres, les films, la musique et tant d'autres paradis imaginaires, légaux bien évidemment 🤣
En parlant de lecture, j'ai commencé le dernier livre de l'autrice américaine Vendela Vida.
“ Dompter les vagues “ a quelque chose du film “ Virgin Suicides “ . Je ne suis qu'à la moitié du livre, mais ce que j'aime par dessous tout pour l'instant, c'est la capacité de l'auteure à décrire les méandres de l'adolescence, cette sensibilité particulière, ce côté sur le fil que nous avons toutes et tous à cet âge. Cette période me fascine et m'a toujours fasciné.
J'ai déjà eu l'occasion de vous le dire, mais mon adolescence a été compliquée. Je ne me sentais à ma place nulle part, en tout cas pas auprès des jeunes de mon âge, c'est une évidence. J'aimais la compagnie des gens plus âgés. Ça n'a d'ailleurs pas tellement changé ! Encore aujourd'hui, beaucoup de personnes chères à mon cœur sont bien plus âgées que moi.
A bien y réfléchir, ça ne me pesait pas tant que ça, car je n'étais ni brimée, ni ostracisée par les autres. J'étais juste différente. J'aimais n'appartenir à aucun club, aucune chapelle, aucune religion. J'aimais choisir mes moments d'interaction. J'étais à la fois très sociable et très introvertie. J'ai récemment compris que c'était tout à fait possible d'être les deux. Longtemps, j'ai ressenti l'obligation de choisir mon camp. Pourquoi ? Je n'en sais rien. Peut-être pour ne plus avoir à rentrer dans de longues explications.
Tout m'entamait, je pourrais même dire me consumais. Ça n'a pas beaucoup changé du reste. Avec l'âge et les années, j'ai juste fait de ma grande sensibilité, une force.
Parfois, je me dis que je n'ai pas choisi l'accompagnement, c'est lui qui m'a choisi. Je crois que pour bien accompagner autrui, il faut avoir éprouvé les choses dans sa chair. Sans dire qu'il faut avoir souffert (peut-être un peu finalement), il faut avoir vécu une expérience transformatrice. J'ai récemment compris que l’accompagnement n’était pas seulement un métier, en l’occurrence mon métier, c'était pour moi, une évidence.
Je crois que l'on n'opère d'importants changements dans sa vie que lorsque l'on se retrouve au pied du mur. J'ai toujours dit qu'on a le choix de choisir. Aujourd'hui, je crois de plus en plus que ce sont surtout, certaines situations qui nous poussent à changer, à donner une nouvelle orientation à notre vie.
Il y a de cela quelques années, être un peu perdue ou avoir quitté l'autoroute m'aurait causé un stress inimaginable. Aujourd'hui, j'ai compris que je fonctionnais différemment de la majorité des gens. Je ne peux me mettre en mouvement et foncer que quand je suis convaincue de la nécessité de faire les choses. Faire pour faire ou montrer aux autres que je suis dans l'action est pour moi totalement contre-productif.
Ne pas travailler est à mes yeux, le plus grand des apprentissages. On se retrouve face à soi-même, dans toute sa nudité. Il n'est plus possible de se mentir ou de fiche les choses sous la carpette. On n'est plus ce que l'on a fait, on est juste soi. Pas facile de garder le cap quand justement ce fameux soi est à réinventer : un peu, beaucoup, énormément. Mais, je suis persuadée que c'est le prix à payer pour se réaligner et retrouver la joie et l'excitation qui nous animent quand on se lance dans quelque chose de nouveau.
Depuis une semaine, j'écoute cette chanson en boucle. Addiction quand tu nous tiens !
Aux vagues qu'il nous faut apprendre à surfer sans se noyer.
Doux jeudi.
Je vous embrasse fort et vous envoie toute ma tendresse,
Colombe
Merci Colombe pour ce joli billet qui me touche. Je crois que ce courage que j'admire chez toi, c'est précisément d'accepter l'idée de te perdre pour mieux te retrouver. Ce matin après t'avoir lue j'ai écouté Eddy de Pretto une fois, puis deux ( Larme fatale), beaucoup d'élégance et d'émotion dans ses chansons comme dans ton écriture. Me suis ensuite arrêtée dans ma petite boulangerie bio préférée pour y acheter des canistrelli pour une amie et savourer un vrai café. La journée commence bien , @ bientôt sur nos lignes ou peut-être à Marseille !
Si puissante cette newsletter Colombe, j’avais envie de réécrire chacune de tes phrases 💛
“ Tout est en désordre. Les cheveux. Le lit. Les mots. La vie. Le coeur “.
C’est effectivement souvent au pied du mur qu’on est obligé d’oser sauter dans l’inconnu. Pour le meilleur 💛