Chères lectrices, Chers lecteurs,
Quiconque a déjà expérimenté une ou plusieurs ruptures amoureuses dans sa vie (beaucoup d’entre nous, je présume) sait que c’est une chose difficile à vivre, car rompre ne veut pas dire ne plus aimer, cela veut juste dire ne plus être en relation.
Depuis le 5 septembre à exactement 11h39, mon monde s’est fissuré. J’ai quitté un homme que j’aime, car il ne nous voyait pas comme je nous voyais. À l’incertitude d’un avenir en commun, j’ai choisi un présent au singulier.
Les premiers jours ont été incroyablement lourds, comme quand le ciel est en colère et que l’on sait que ce n’est qu’une question d’heures pour que tout explose.
Pendant 15 jours, je n’ai été que tristesse. J’ai trimbalé mon chagrin de mon appartement à mon bureau et inversement, comme quand on porte un sac à dos bien trop chargé pour soi. J’ai tellement pleuré que j’en ai eu mal aux côtes. Je ne savais pas que le fait de pleurer relevait presque d’un effort sportif.
Moi qui dort si bien habituellement, j’ai connu d’innombrables nuits d’insomnie. Aucune position n’était confortable. J’ai même eu peur que le dieu du sommeil m’ait abandonné.
J’ai trouvé dans cette rupture amoureuse beaucoup de similitudes avec la perte d’un être cher, l’idée que l’être aimé était et qu’aujourd’hui, il n’est plus. Certes, dans une rupture amoureuse, tout est réversible à la différence de la mort qui est permanente. Mais, quand même !
Qu’il me soit permis de maudire toutes ces personnes qui m’ont dit et qui me disent encore qu’avec le temps, ça ira mieux ou qui m’assènent le fameux : « Tu sais, c’est peut-être mieux ainsi » ou encore « Profite-en pour prendre soin de toi ».
La vérité, c’est qu’être en couple ne m’a jamais décentrée de mon centre. Je n’ai ni mis ma vie amicale, pas plus que ma vie familiale entre parenthèse durant ces deux dernières années. J’ai été totalement moi, voire même la meilleure version de moi-même. Être en couple n’a jamais été pour moi, une fin en soi. En revanche, quand on est avec la bonne personne, être à 2 m’est toujours apparue, ni mieux ni moins bien, mais encore mieux.
Aujourd’hui, j’apprends à exprimer ma colère. C’est toute une histoire !
Voir des couples s’embrasser est à la limite du supportable. Entendre des amis parler de leurs projets d’avenir me fait vaciller.
Ce n’est pas d’être à nouveau seule qui me pose problème ou qui me fait peur, c’est de ne plus être avec la personne à qui je disais bon matin en premier et bonne nuit en dernier.
Ce qui me manque, c’est la fin de nos innombrables échanges parfois animés, c’est de ne plus rire ensemble des mêmes bêtises, c’est de ne plus nous émouvoir devant un même film, c’est de ne plus voir avec ses yeux. C’est de parler au passé alors qu’il est encore mon présent. C’est d’écrire à l’imparfait alors que je sens encore sa présence près de moi.
Comment suis-je censée surmonter cette douleur ?
Probablement en ne faisant rien, si ce n’est vivre...
A jeudi prochain.
Affectueusement,
Colombe
Chère Colombe,
Ahhhh quel plaisir. Enfin tu viens à écrire dans un espace à toi, et pas dans l'immonde Linkedin. Je découvre ta newsletter que je vais lire religieusement. Porte-toi bien et à bientôt. J'espère.