Mes chères lectrices, Mes chers lecteurs,
Depuis le début de la semaine, j'ai lu et vu beaucoup de choses qui m'ont amusé ou ému et qui ont incroyablement allégé mon quotidien. Commençons par une newsletter que j'ai reçue qui mentionnait la ceinture bouillotte. Je connaissais évidemment la bouillotte, mais la ceinture bouillotte, non ! Je vous épargnerai les pensées peu catholiques qui ont surgi dans ma tête, mais je crois qu'en ce moment, on est en train de toucher le fond de la piscine.
J'en veux pour preuve que là où j'habite certains magasins de décoration et non de literie, je précise, ont mis en vitrine des couettes sous toutes leurs formes. Des grosses, des moins grosses, des doublées, en plumes d'oie ou non, histoire de passer l'hiver au chaud, même avec un thermostat en baisse.
Les magasins de fringues quand à eux ont transformé leur vitrine en boutiques de haute montage, tendance Igloo. Des doudounes d'intérieur en veux-tu en voilà, des grosses chaussettes, des leggings en laine. Que du glamour !
Deuxième anecdote que j’ai envie de partager avec vous. Mardi, en ouvrant mon compte Instagram, je suis tombée sur un post de Sébastien Zanella, un photographe que j'adore. Il rendait hommage à l'un des skateurs les plus doués et charismatiques de sa génération, mort en 2016 des suites d'une leucémie. Ce skateur, c'est Dylan Rieder.
Je n'ai jamais skaté (ah si, une fois) ni surfé, mais depuis petite, j’ai toujours été passionnée par les sports de glisse. Je crois que ce que j'aime, c'est la liberté, l'insouciance, la spontanéité et une certaine idée de la vie que ces 2 sports véhiculent.
En lisant ce post, j'ai voulu revoir le court film que Sébastien avait fait sur Dylan. Rarement un film sur un sportif m'avait autant touché :
La lumière y est magnifique, Dylan crève l'écran par sa beauté et sa simplicité. Quand on le voit sur sa planche, on a l'impression qu'il vole.
Le skate n’est pas que son métier. Glisser, rouler pour trouver le spot parfait est une manière d’être au monde.
La première fois que je l’ai découvert, il y a de cela 8 ou 9 ans, j’ai été frappée par sa grâce. Il a ce « Je ne sais quoi » qui est assez rare et qui attire dès le premier regard. Depuis sa mort, j’ai lu beaucoup de choses sur lui et vu des dizaines de films et ce qui frappe, c’est la manière dont les gens parlent de lui. Tous ceux qui l’ont aimé et côtoyé sont unanimes, c’était une merveilleuse personne. En sa présence, les gens disent qu’ils avaient l'impression d’être la personne la plus importante dans la pièce. Ils parlent de sa sensibilité à fleur de peau, de sa droiture, de sa grâce. Ils parlent de sa gentillesse, de sa douceur, de son aura. Ces mots m’ont beaucoup touché et j’ai commencé à réfléchir à ce que j’aimerai que les gens disent de moi, si je mourais demain. De quoi, je voudrais que les gens se souviennent. Je trouve que c’est une jolie question à se poser.
Je serais tellement déçue que l’on parle de moi en égrenant mes seules expériences professionnelles ou des choses qui me paraissent futiles et sans intérêt, du moins à mes yeux.
Je voudrais que l’on se souvienne de la femme que j’étais, de la fille, de la soeur, de l’amie, de l’amoureuse, de l’associée, de la collègue, de la rédactrice de newsletters…
Je voudrais que l’on parle de mon besoin viscéral d’écrire pour faire passer des émotions et je crois que j’aimerais beaucoup que les gens gardent en mémoire, certains de mes écrits;
Je voudrais que l’on parle de mon goût immodéré pour les livres en particulier pour la littérature japonaise (Kawabata, Tsuji, Tanizaki) et anglo-saxonne (Richard Ford, Jack London, Toni Morrison, Kerry Hudson, James Joyce).
Je voudrais que l’on se rappelle de la manière que j’avais de voir la musique à savoir : comme la bande originale de la vie.
Je voudrais que l’on parle de mes nombreuses fragilités et pas seulement de mes forces.
Je voudrais que l’on se souvienne de mon enthousiasme et de mon goût pour les histoires, toutes les histoires;
Je voudrais que les gens cuisinent ensemble et se tapent ensuite la cloche ! J’aurais tellement aimé manger et cuisiner dans ma vie que je serais immensément déçue que les gens mangent 3 cacahuètes et 2 amuses-bouches après la cérémonie;
Je voudrais que les gens lisent des passages de livres que j’ai adorés et qui ont changé mon rapport au monde;
Je voudrais que l’on passe toutes mes musiques préférées, enfin une bonne partie;
Je voudrais que les gens dansent;
Je voudrais que les gens qui me sont proches soient capables de voir ma mort, non pas comme la fin de ma vie, mais comme un passage;
Je voudrais sentir la joie et l’Amour, le vrai/l’inconditionnel, même de la haut :
Réfléchir à la manière dont on aimerait que les gens se souviennent de nous est une excellente façon selon-moi de penser à sa propre mort de manière plus légère et de consigner ses dernières volontés. Penser à la mort ne la fera pas arriver plus vite.
En attendant, vivons à fond, sans principes de précaution !
Douce journée à toutes et à tous.
Affectueusement,
Colombe