Mes chères lectrices, Mes chers lecteurs,
J’espère que vous vous portez bien. Jeudi dernier, j’ai manqué à l’appel, j’espère que vous me pardonnerez. J’aurais pu (le conditionnel est important ici) vous écrire vendredi ou samedi, mais j’étais trop occupée à ne rien faire. J’étais dans le Finistère, à Guimaec pour être tout à fait exacte. J’avais oublié combien cette région était belle et encore plus sous le soleil, tantôt voilé, tantôt extrêmement franc. Je suis retournée à l’Ile de Batz. 15 ans que je n’avais pas foulé cette terre. Je suis retournée au Jardin Botanique qui était aussi beau que dans mes souvenirs.
Pas besoin d’aller à 15 OOO km pour voir une eau turquoise, admirer des palmiers et longer des côtes d’une beauté à couper le souffle. Seule ombre au tableau : la température de l’eau. Impossible pour moi de me baigner dans une eau à 12°. Pourtant, certaines des personnes avec qui j’étais y sont entrées avec une facilité déconcertante. Vous auriez du voir leur joie. Une joie d’une simplicité et d’une pureté qui fait du bien.
Je dois avouer que ce séjour de 4 jours m’a fait plus de bien que les 15 jours de vacances que j’ai pris l’année dernière au mois d’août. Il faut dire que le mois d’août 2022 n’a pas vraiment été un grand cru. Un amoureux en sévère dépression, un processus PMA qui n’avançait pas d’un iota, une fatigue émotionnelle qui pétait le plafond. Heureusement, j’ai pu passer quelques jours chez une amie dans le Sud. Amandine (si tu me lis), tu le sais, c’est grâce à toi et à ton sens aigu de l’accueil que j’ai pu reprendre mon souffle et retrouver ma joie de vivre qui s’était fait un peu la malle !
Comme quoi, le fait de réussir à se détendre n’a pas grand chose à voir avec le nombre de jours pris.
Durant mon séjour breton, j’ai été à un cours de dessin (un cours de portrait) donné par Ricardo, un artiste local assez côté qui a posé ses valises, il y a 10 ans dans le Finistère, bien loin de ses terres argentines. J’ai toujours été fascinée par les raisons qui poussent des gens dont le contexte politique, économique, social ne les poussent pas à partir, mais qui partent quand même.
Qu’est-ce qui fait qu’on quitte sa famille, ses amis, son travail, son environnement et qu’on décide de se réinventer ailleurs ? Je l’ai moi-même fait par 2 fois. Je crois que ce qui me plaisait et qui me plait toujours est de partir à la rencontre d’une autre manière de voir le monde, une autre manière d’être au monde, une autre manière de travailler, de faire famille…
Je n’ai jamais perçu le voyage comme une fin en soi, mais plutôt comme une échappée. Je crois qu’au fond de moi, j’ai toujours su que je reviendrai chez moi, même si je ne suis pas certaine que Nantes soit vraiment ma maison. Vaste question que le chez soi ! Ce sera pour une prochaine newsletter.
Ce que je ne vous ai pas dit, c’est que Ricardo m’a demandé de poser pour l’assemblée. J’aurai voulu rentrer dans un trou de souris. Déjà que j’ai une sainte horreur (j’ai fait des progrès) que l’on me prenne en photo, alors poser pour des inconnus, vous imaginez. Heureusement qu’il ne m’a pas demandé de me fiche à poil ! Je me serai étouffée.
A la fin du cours de dessin, quelqu’un m’a tendu le dessin qu’il avait fait de moi et qui avait été pas mal retouché par Ricardo. Je vous le joins, car je trouve le résultat assez bluffant, même si pas totalement ressemblant.
En quittant la salle polyvalente du village à la nuit tombée, Ricardo m’a dit qu’il me trouvait belle et m’a comparé à un personnage de bd que j’ai oublié. Il n’en fallait pas plus pour que je me couche avec un grand sourire.
Je vous quitte sur cette chanson que je ne connaissais pas et qui me bouleverse d’une artiste que j’aime infiniment :
Doux jeudi.
A la semaine prochaine, c’est promis.
Je vous embrasse,
Colombe