Mes chères lectrices, Mes chers lecteurs,
Tellement heureuse de vous retrouver. Je viens d’arriver à Concarneau pour quelques jours. L’air est frais, le ciel bleu. C’est un délice. Travailler face à l’eau est à mes yeux, un luxe.
Il y a quelques mois, j’ai découvert le travail de Gwenaëlle Persiaux, une psychologue clinicienne et psychothérapeute engagée pour le développement des potentiels de chacun et la construction d’un monde plus serein. Depuis lors, je dévore ses ouvrages ! Le dernier en date qui traite de la perte de sens m’a évidemment beaucoup parlé et profondément touché.
En ce moment, mon désir de maternité prend énormément de place. Ce début de semaine a été éprouvant, car j’ai su qu’on allait pas aller au bout du protocole entamé, il y a 10 jours. Ni fiv, ni insémination pour ce cycle. La déconvenue a été aussi énorme que le taux d’hormones que j’ai dans le corps à l’heure actuelle.
Des millions de femmes ont suivi et suivent comme moi des PMA partout dans le monde. Jusqu’à peu, je ne connaissais pas ce monde-là, car oui, il s’agit d’un monde à part.
Un monde où le désir de maternité se confronte au réel;
Un monde où d’un jour à l’autre, on passe de l’espoir à la tristesse abyssale;
Un monde qui nous rappelle combien notre corps peut être à la fois puissant et résiliant, mais aussi fatigué et abimé.
Depuis 2 jours, sont apparus sur mon ventre, quelques hématomes. Alors, rien de bien méchant ni de douloureux, mais ce matin presque nue devant ma glace, ça m’a sauté au visage. La PMA marque les corps et les esprits.
Ce n’est que maintenant que je commence à réaliser que cette aventure de PMA en solo va être un voyage au long cours fait d’espoir, de doutes, de moments joyeux et de moments beaucoup plus difficiles Suis-je prête ? Je n’en sais rien. Est-on jamais prêt(e) à la difficulté, à la douleur physique comme psychique, à l’inconnu ?
Depuis quelques mois, je suis prise dans des sables mouvants. Rien n’est stable, je navigue à vue. Tout a du sens et rien n’en a. Je crois que je peux dire que je traverse une crise. Et, en même temps, je n’ai jamais été aussi optimiste. Je sais que ça doit vous paraître très bizarre, mais je crois sincèrement que les douleurs qui sont les miennes ont une fonction d’éveil.
Combien d’entre vous taisez; peut-être même en ce moment d’ailleurs; vos doutes, vos angoisses, mais aussi vos rêves et vos ambitions ? Alors même que ces craintes, ces zones d’inconfort, ces remises en question sont peut-être la meilleure chose qui peut vous arriver.
Etre en crise (sans manifestation d’épisodes dépressifs bien évidemment) ne veut pas dire avoir perdu tout espoir. Je crois profondément aux vertus de la crise. Dans ma vie, ce sont essentiellement les crises qui m’ont permis de grandir, de me réaligner, de redonner du sens à mes actions.
Avoir échoué plus jeune à un concours que je visais m’a permis d’oser assumer mon envie de repartir vivre à l’étranger et ne pas m’encrouter en France. Avoir interrompu ma grossesse, il ya 3 ans m’a permis d’être la femme que je suis aujourd’hui. Avoir quitté un homme dont j’étais très amoureuse, il y a 1 an 1/2 m’a permis d’oser affirmer mes vrais besoins. Avoir porté des dizaines de projets bénévole depuis 10 ans m’a permis de satisfaire ma soif de curiosité et mon besoin d’être utile. Avoir décidé de rejoindre une toute jeune entreprise et repartir de zéro, il y a 3 ans m’a permis de faire partie d’une mission qui me dépasse et de faire la connaissance de mon associée, une femme que j’estime et auprès de qui j’aime travailler.
Ne fuyons pas les crises ! Assumons nos émotions, nos humeurs.
Gérer ses émotions ne signifie pas les contrôler, mais les accueillir et arriver à cerner ce qu’elles nous disent. En ce moment, j’essaye de me dépatouiller comme je peux avec les outils qui sont les miens. Demain, j’y verrai certainement plus clair, je le sais, je le sens.
Dans la poésie de la vie, je crois :
Doux jeudi au bord de l’eau comme ailleurs.
Prenez bien soin de vous.
Avec toute mon affection,
Colombe
J'aime bien vous lire. J'ai l'impression de lire les messages d'une copine. 🙂 J'ai accueilli votre email avec un sourire donc j'ai eu envie de vous écrire depuis le ciel ensoleillé de Luxembourg.
L'une de mes amies va entamer un parcours PMA en solo également et c'est quelqu'un d'aussi intelligent et sage que vous. C'est un sacré parcours et je vous souhaite le succès.