Mes chères lectrices, Mes chers lecteurs,
Hier matin, j'ai lu un fait divers qui m'a glacé le sang. René Robert, un homme de 84 ans est mort d'hypothermie seul dans la rue en plein Paris, 9h après avoir chuté sur le trottoir. Aucun(e) passant(e) ne s'est arrêté(e). Aucun(e) passant (e) ne s'est inquiété(e) de voir une personne étendue de tout son long sur le trottoir.
Il est mort de notre indifférence.
Il est mort de notre inhumanité.
Il est mort de notre individualisme et de notre profond égoïsme.
Je n'ai pu m'empêcher de penser à ma tante qui a récemment eu 80 ans et qui elle aussi a fait une chute assez grave, il y a quelques mois. Par chance, un membre de sa famille était là pour lui porter assistance et appeler les pompiers.
Hier soir, j'ai eu du mal à trouver le sommeil. Ma poitrine s'est serrée. J'ai pensé aux derniers instants de cet homme. Je me suis demandée quelles avaient été ses dernières pensées. Je me suis demandée s'il avait vu la mort arriver en face. Je me suis demandée pendant combien de temps, il avait eu froid et s'il avait souffert.
Comment ne pas être bouleversé (e) par cette mort si cruelle qui aurait certainement pu être évitée. La pandémie a accentué le repli sur soi, elle a accentué notre méfiance et développé une plus grande défiance vis à vis de notre prochain, de l'Autre, celui que l'on ne connait pas, qui ne nous ressemble pas, qui est différent physiquement et moralement.
Je n'arrive pas à vivre avec la pensée de cet homme gisant, seul, sur le bitume. Je ne veux pas vivre avec. Je ne veux pas que l'indifférence me prenne. Elle est déjà là, je le sens, elle cogne à la porte. Je manque parfois de vigilance et d'attention.
Je ne veux pas m'accoutumer à la pauvreté, à la violence, à la misère, à la solitude. Je ne veux pas arrêter de m'indigner pour des événements qui me touchent.
Je ne veux pas que ce qui fait encore de moi, un être humain s'en aille.
Je n'ai de leçon de morale à donner à personne, mais je nous en conjure, ne fermons pas les yeux.
Arrêtons-nous, la prochaine fois que nous verrons quelque chose qui nous semble anormal. N'ayons pas peur de nous sentir ridicule de nous être inquiété (e) à tort. Ne craignons pas de nous faire peut-être rabrouer. Gardons les yeux bien ouverts et le cœur battant.
Connectons-nous à notre humanité, à ce qui fait de nous des êtres sensibles.
Je veux croire qu'il y a un espoir. J'ai besoin d'y croire. Si je n'y crois plus, alors c'est foutu !
Je vous souhaite une merveilleuse journée, emplie d’amour encore et toujours. Parce qu’au fond, c’est la seule chose qui compte !
Affectueusement,
Colombe