Mes chères lectrices, Mes chers lecteurs,
Nous sommes, le mardi 22 mars, il est 17h et pour la première fois depuis 3 mois, je prépare ma newsletter un peu en avance. D’ordinaire, pour être tout à fait honnête, j’écris à la dernière minute, quelques heures seulement avant que vous ne receviez mon épisode dans votre boite aux lettres.
Je ne suis que très rarement en manque d’inspiration. Je sais que j’aurai toujours une histoire à vous raconter, un instant de vie à partager avec vous, une joie, une douleur, une peur.
Assise dans un café fleurs (concept venant, je pense, tout droit des USA à moins que ce ne soit d’Angleterre) que j’aime et où je me sens bien, je me suis installée volontairement face à la rue. Les rayons du soleil m’éblouissent et les gens défilent au compte-gouttes, me regardant tantôt avec amusement, tantôt avec nonchalance.
J'adore regarder passer les gens. Tous les endroits où les personnes défilent à longueur de journée pourraient me servir de QG : les gares, les aéroports, les cafés, les hôtels… Je pourrai rester des heures à observer les gens. Mon imaginaire se nourrit de ces moments d’observation et d’oisiveté. A ce propos, quelle est la place de l’oisiveté dans notre société ? J’ai le sentiment que tout ce que l’on fait doit avoir un objectif et produire un résultat. Me concernant, je raffole de tous ces moments où ce que je fais ne répond à aucun but, ni à aucun objectif, fut-ce-t-il, le plaisir que j’en retire.
Pour celles et ceux qui me suivent et qui me lisent ici comme ailleurs, vous savez peut-être que je me suis récemment engagée dans un parcours de PMA (procréation médicalement assistée). Fatiguée de ne pas trouver un père dans les hommes qui ont partagé ma vie, j’ai décidé de prendre les devants et d’interroger très profondément mon désir de maternité. J’ai enfin réussi à dissocier le couple de la maternité. Ça n’a pas été une mince affaire et le doute n’est jamais très loin.
Je pensais garder cet événement ô combien intime, secret, mais je ressens le besoin de sensibiliser à ce sujet et de lutter contre les idées reçues.
Non, vouloir avoir un enfant seul(e) n’est pas un acte égoïste ni de résignation, pas plus qu’il ne s’agit d’un renoncement. Je suis fatiguée de lire et d’entendre que mon désir de maternité serait moins légitime que celui qui émane d’un couple. Je me prépare à l’idée de devoir expliquer mon choix, mais me sens d'ores et déjà blessée que l’on puisse penser que mon enfant manquera peut-être de quelque chose. Vous n’imaginez pas les questions que je me pose depuis bientôt 8 mois, les doutes qui m’assaillent. Cette décision n’est pas le fruit d’un coup de tête et quand bien même, elle le serait. Ma vie, mes choix !
Comme n’importe quelle mère, j’ai peur de ne pas arriver à concilier ma vie pro et ma vie perso et de ne pas réussir à me dessiner une vie sur-mesure qui respecte mes envies, mes besoins et mes aspirations de femme notamment. J’ai peur de ne plus me reconnaitre. Depuis un paquet d'années, 10 ans je dirais, j'ai eu tout le temps de voir à quel point, le fait de devenir mère était un chamboulement, pour ne pas dire un séisme. A noter que j’ai parfois le sentiment d’avoir encore 15 ans. Je ne me suis pas vue vieillir et ne me vois toujours pas vieillir du reste. Et pourtant, ma bonne Lucette, je ne suis plus une jeunette.
Je sais que la maternité m’apportera des choses merveilleuses et puissantes, mais je sais aussi qu’elle me volera peut-être à tout jamais, l’insouciance qui est la mienne. Avoir la responsabilité d’un petit être qui deviendra grand m’apparait vertigineux. Malgré cela, aujourd'hui, j'avance certes à tâtons, mais avec détermination vers un projet dont le résultat n'est en rien garanti.
De la même manière que j'avais écrit sur mon IVG, il y a 2 ans, aujourd'hui, j'ai le sentiment d'avoir à écrire sur tous ces gens dont je fais partie qui font des choix de vie un peu différent et qui mérite tout autant de respect et de considération.
Ce n’est pas parce que l’on fait les choses différemment d'une immense majorité que nos choix sont moins bons, ni moins respectables.
Comme des millions de femmes et d’hommes qui empruntent des chemins un peu plus sinueux à tout le moins un peu moins conventionnels, je ne demande pas à être comprise (à dire vrai, je m'en fous pas mal), je demande simplement à être respectée et surtout non jugée. Qu'on se le dise, le jugement fragilise et abime celles et ceux qui en sont victimes.
Comme me l'a si bien dit une amie dernièrement, je ne suis pas seule, je suis entourée de personnes qui m'aiment, qui me veulent du bien, qui sont déjà là pour moi et le seront a fortiori encore plus demain et ce quoi qu'il arrive. J'ai ma garde rapprochée et je pense que c'est non seulement ma chance, mais en plus mon passeport pour une plus grande sérénité.
Prenez bien soin de vous mes chères lectrices et lecteurs, assumez vos choix et ne renoncez sous aucun prétexte à vos rêves. Je vous en conjure.
Be you, not them !
Que cette journée soit belle pour chacun(e) d’entre vous.
Affectueusement,
Colombe
Beaucoup d'Amour - saison 2/épisode 11
En lisant ta newsletter, j'étais en train de m'imaginer l'écouter... voilà... voilà, quoi 😚
Oui à la liberté d'être et de faire !!! Je t'envoie tout mon amour pour ce beau projet de maternité <3