Mes chères lectrices, Mes chers lecteurs,
Cela fait bien longtemps que je ne vous ai écrit et m’en excuse. Il est encore très tôt, mais c'est le meilleur moment que j'ai trouvé pour m'adresser à vous. Ma fille dort encore et tout est paisible. Le privilège de l'Aurore.
Il y a quelques temps, je vous annoncais un déménagement à venir. Nous y sommes. J'ai emménagé vendredi dernier dans un nouvel appartement. Plus grand, moins haut et plus près de la future assistante maternelle de ma poupette. C'est peu dire que j'ai le sentiment d'être passée dans une lessiveuse.
On parle abondamment des hommes ou des femmes que l'on quitte, des amitiés qui s'effritent et auxquelles on décide de mettre un terme, mais on ne parle jamais des appartements auxquels on dit au revoir non pas parce qu'ils nous déplaisent, mais parce qu'ils ne correspondent plus à des moments de vie.
Ces dernières semaines, j'ai beaucoup culpabilisé de ressentir une certaine forme de tristesse et de nostalgie. Oui, parce qu'on voit forcément un déménagement comme un mieux, la promesse d'une vie meilleure, l'assurance de la nouveauté et l'occasion de se réinventer. Bien entendu que c'est tout ça, mais c'est aussi une page de vie qui se referme. Thibault Sallenave, docteur en philosophie en parle très bien dans son ouvrage “ Changement d'adresse, une philosophie du déménagement “.
Je n'ai pas seulement changé d'adresse, j'ai bouleversé mon intérieur. Soit dit en passant, je sais qu'avec le temps, je vais finir par me sentir chez nous.
Et oui, depuis 7 mois maintenant, le “ nous “ a remplacé le “ je ”. Et même si c'est probablement le plus beau “ nous “ qui existe, je dois encore l'apprivoisé. Être mère n'a pas seulement bouleversé mon rapport au temps, il a bouleversé mon rapport à la vie.
N'est-ce pas vertigineux quand on y pense ?
Hier soir, mes voisins ont eu la gentillesse de m'inviter à un apéro pour souligner mon arrivée et celle de ma fille. Les enfants se mêlaient joyeusement aux adultes. La salade de pâtes côtoyait les olives, les tomates cerises, le comté et autres tapenades. C'est peu dire que j'ai été extrêmement touchée par leur attention. J'ai découvert un kalideoscope de vie. Tout ce que j'aime en somme ! Et là, contre toute attente, je me suis rappelée combien j'aimais les débuts et les nouvelles rencontres.
Je ne sais pas bien où je vais ni à quoi ma vie va ressembler dans les mois à venir, mais je sais que je suis à nouveau à la recherche du chemin qui me correspondra le mieux, celui sur lequel j'aurai envie de rester un petit moment non pas par habitude ou confort, mais par choix.
Aux chemins que l'on emprunte pour devenir un peu plus soi.
Beau jeudi.
Je vous embrasse fort,
Colombe
J'adore ce Colombillet joyeux et promesse de tous les possibles. J'adore la capacité que tu as d'accueillir et de savourer tous les jolis moments de la vie, mais aussi les moments d'incertitude oû ta vie se cherche et se construit. Bravo pour ce nouvel appartement avec Poupette , prenez soin de vous ! 🧡