Mes chères lectrices, Mes chers lecteurs,
J’espère que vous vous portez bien, du moins aussi bien que possible. De mon coté, cette semaine est une semaine intense en émotions.
Mardi, j’ai annoncé publiquement mon départ de l’Escale, l’entreprise dans laquelle j’ai follement aimé travailler ces 4 dernières années et dans laquelle j’étais de surcroît associée. Quelques semaines auparavant, j’avais pris soin de prévenir les gens que j’ai accompagnés et que je n’imaginais pas mettre devant le fait accompli.
Je n’ai jamais reçu autant de messages de remerciement, de soutien et j’ose le dire d’amour. Sans vouloir paraitre prétentieuse, à chaque fois que j’ai mis fin à une expérience professionnelle, j’ai toujours reçu beaucoup de messages. Mais là, j’ai été dépassée par cette vague d’amour et le suis encore.
Croyez-le ou non, cette vague d’amour suscite en moi des émotions mêlées et assez contrastées. J’ai beau avoir pris la décision de quitter mon job en mon âme et conscience, partir est toujours une déchirure.
En ce jeudi 09 novembre, je suis emplie de doutes et de peurs. Et en même temps, je suis très excitée par cette réouverture du champ des possibles.
Depuis 1 an 1/2, vous le savez, j’ai vécu mille vies en une. J’ai rencontré un homme qui était veuf depuis 4 ans et avec qui j’ai vécu une passion amoureuse de presque 3 mois. Puis, il s'est effondré pendant plus d’1 an et a traversé une très sévère dépression. On s’est quittés, puis remis ensemble, puis à nouveau quittés, pour se remettre ensemble. Je vis chez lui depuis 5 mois et on a des projets qui me portent. Je crains toujours qu’il ne s’écroule à nouveau. La différence entre hier et aujourd’hui, c’est que je sais que je veux être auprès de lui quoi qu’il se passe. Entre temps, j’ai entamé un parcours PMA en solo, vécu 1 échec de FIV et 3 échecs d’insémination et pleuré toutes les larmes de mon corps à chaque échec.
Je n’ai pas de plan de carrière pas plus que je n’ai de plan de vie. Je n’en ai jamais eu ! Depuis toujours, je sème beaucoup de petits cailloux et saisis les opportunités.
Je peux réfléchir très longtemps à un projet comme me décider en 30 min. Ce qui me guide et m’a toujours guidé, c’est mon coeur. Pour me mettre en mouvement, je dois avoir un élan du coeur. Je me sens tellement à part dans notre monde de métriques, de tableurs et d’objectifs à moyen ou long terme.
J’ai 41 ans et tout ce que je sais à date, c’est que je veux être maman. Je ne suis même pas sûre d’y arriver, mais c’est mon plan A. Je ne suis pas une fille de plan B. Comment se battre pour ce en quoi on croit si on échafaude des plans B à longueur de journée, avant même d’avoir tenté le plan A ?
Côté boulot, j’ai quelques idées comme l’accompagnement au deuil, travailler dans une maison de retraite en m’occupant de la communication avec les familles et en organisant des événements, collaborer à un projet de crèche intergénérationnel, devenir psychologue scolaire ou devenir masseuse. Oui, je sais ce que vous allez me dire. Masseuse, Colombe, c’est pas sérieux ? Pas tant que ça, si on y réfléchit bien. Quoi de plus puissant que de soulager les corps et les âmes par le toucher ? Je voudrai aussi enfin écrire et publier un récit autour de l’enfance ou un recueil de lettres d’amour.
Bref, tout ça n’est pas très abouti encore, mais ce n’est pas grave. Car, ce dont j’ai le plus besoin et envie, c’est de me laisser gagner par l’ennui. C’est de rien faire pendant quelques mois à partir de janvier prochain. C’est d’imaginer les choses, les rêver très fort, pour ensuite passer à l’action.
Je ressens à nouveau cette urgence de vivre que je n’avais plus ressentie depuis de nombreux mois, ensevelie que j’étais sous une montagne de choses à faire, de contraintes et de peurs. J’ai à nouveau l’impression de devoir repartir de zéro, et je dois avouer que j’aime bien cette idée là.
A choisir, je préfère l’inconfort de ma vie aux vies biens établies, mais ennuyeuses de certains de mes amis. Ce n’est pas moi qui le dit, ce sont eux.
Hier, en lisant un article sur le deuil, j’ai à nouveau réfléchi à mon épitaphe. Voilà, ce que j’aimerais que l’on écrive et dans cet ordre :
Elle a écrit
Elle a aimé
Elle a vécu
Deux jeudi et n’oublions pas de vivre le plus fort et le plus intensément possible.
Je vous embrasse,
Colombe
Magnifiques mots, merci de nous les envoyer
Merci pour ta sincérité. Elle nous ouvre à tous les champs des possibles.