Mes chères lectrices, Mes chers lecteurs,
Une fois n’est pas coutume, je vous écris depuis un café que j’aime infiniment et où je me sens bien. Julia & Simon, les heureux propriétaires de ce coffee shop où on peut déguster un Grilled Cheese à toute heure (je dis bien à toute heure) sentent la cannelle et le pain perdu.
Un lieu n’est rien sans des odeurs qui nous parviennent à peine le seuil de la porte franchi. Un lieu n’est rien sans le sourire de ses propriétaires. Un lieu n’est rien sans ce petit supplément d’âme qui nous fait nous sentir comme chez nous.
A 15 jours de la fin de mon aventure professionnelle, à + 1 semaine de ma rupture définitive avec l’homme dont je vous parle depuis plus d’1 an 1/2 et à l’aube de devoir prendre des décisions beaucoup plus difficiles concernant mon désir d’enfant, j’ai le coeur à l’envers.
Lundi, j’ai enlevé toutes mes affaires de chez mon amoureux et suis arrivée chez moi avec ma grosse valise marron. Impossible de la défaire. C’est pas faute d’avoir essayé de le faire. Je crois qu’inconsciemment, je me disais qu’une fois que j’aurai sorti toutes mes affaires, ça ancrerait cette troisième, mais dernière rupture. Je suis intimement convaincue que l’on sent quand c’est la fin des fins. On le sent au plus profond de soi. Cette fois-ci, je le sens. Et, quand on est une fervente optimiste comme moi et une personne qui aimerait aider la terre entière à commencer par les gens qu’elle aime, on a du mal à abandonner.
Ce soir-là, j’ai fait une très longue balade, j’ai diné dehors et suis rentrée chez moi très tard en priant pour que le marchand de sommeil m’emporte le plus vite possible. On est jeudi, ma valise est à moitié défaite. Elle le sera complètement à la fin de la semaine, je me le suis promis.
Depuis dimanche, je regarde mon appartement que j'aime tant et je ne me sens plus chez moi. Tout est familier et en même temps tout m’est étranger. J’ai le sentiment que je ne sais plus dormir seule. Je devrai pourtant me réjouir d’être à nouveau seule dans un immense lit et dans des draps qui fleurent bon la fleur de coton, mais il n’en est rien.
Dans cet océan de nouvelles tristounettes, j’ai lu cette semaine des livres d’une beauté à couper le souffle et vécu de jolis moments.
« Avant le jour » de Madeline Roth est un de ces livres. C’est l’histoire d’une femme qui est amoureuse d’un homme marié depuis 4 ans. Sa vie consiste à attendre. Elle sait qu’elle ne pourra jamais rien en attendre. Elle ne construira jamais rien avec lui, mais ça ne l’empêche pas de chérir les trop rares moments passés avec lui et finalement de s’en contenter. Alors qu’elle devait s’échapper avec lui en Italie un weekend, il lui annonce par SMS qu’il ne viendra pas, sa femme a perdu sa mère. Elle décide de ne pas renoncer à ce séjour et de partir seule. Ce livre, c’est donc l’histoire jour par jour de ce voyage à la fois physique et intérieur. J’ai été bluffée par l’économie des mots de l’auteure et en même temps, chaque phrase est d’une délicatesse et d’une poésie indescriptible. Madeline Roth fait plus qu’écrire l’amour, elle nous le fait vivre. Ce livre est à lui seul, une expérience physique. A peine le livre refermé, j’ai eu une furieuse envie de faire ma valise et de m’échapper à mon tour. Je me suis aussi dit que l’amour reviendrait, un jour…
Hier, j’ai aussi eu la chance de consoler une personne pour qui j’ai beaucoup d’affection et qui a perdu sa grand-mère très récemment. Elle avait 96 ans. Comme je lui ai dit, le chagrin n’atteint pas le nombre des années. Ce n’est pas parce que les gens meurent vieux et ont de fait eu une « belle et longue vie » que leur mort ne nous est pas insupportable. Toute mort est insupportable.
J’ai tenu à rappeler à cette personne, combien je croyais au pouvoir de la consolation. La consolation est à mes yeux, la plus belle manifestation de l’amour. Dimanche dernier alors que la douleur d’avoir quitté un homme que j’ai follement aimé et que j’aime toujours pesait lourdement sur mon coeur, j’ai été consolée par ma mère qui m’a enveloppé de ses bras et m’a dit qu’elle était là. Elle n’a rien dit d’autre, juste qu’elle était là. Je puis vous assurer que ça m’a fait un bien fou.
Il en faut peu pour se sentir mieux. Malheureusement, de manière générale, nous sommes inconfortables avec la souffrance des autres. Alors qu’il suffirait juste de dire ces 3 petits mots : « Je suis là » pour rompre la solitude que l’on ressent quand on souffre.
La prochaine fois que vous rencontrez quelqu’un qui souffre, peu importe sa souffrance, dites-lui que vous êtes là.
Et, parce que je pense que rien ne vaut la musique pour apaiser les tourments de notre âme, en voici une que j’aime.
Je vous embrasse fort,
Colombe
Un très joli Colombillet une nouvelle fois, qui me donne envie de te faire un big hug pour juste partager le moment et juste etre avec toi. Oui tu as infiniment raison,
consoler c juste etre là aux côtés de la personne dans la peine Je ne sais pas si tu feras un voyage lointain ou intérieur mais j'imagine ton envie de voyage et tous mes voeux t'accompagnent.
Tendres pensées d'amour pour toi Colombe