Mes chères lectrices, Mes chers lecteurs,
Je vais être très honnête avec vous. Il est 18h20 et je viens seulement de réaliser que l’on était jeudi, le jour où je vous écris.
En ce moment, c’est chaud les marrons ! Mon boulot que j’aime infiniment me prend beaucoup de temps. Je me demande parfois si être passionnée n’est pas un fardeau. Le problème chez moi n’est pas tant, une incapacité à savoir dire “ non “, mais bien une propension au sur-investissement.
J’ai fini par faire la paix avec ce trait de caractère. Je suis intense comme fille et puis, c’est tout ! L’important est que je sois désormais capable de sentir quand trop, c’est trop.
Ceci étant dit, en ce moment, j’ai des envies d’ailleurs. Je rêve de partir en van, ce que je n’ai jamais fait, m’arrêter où je veux, quand je veux. Je rêve de me réveiller ailleurs que dans mon lit. Je rêve même de râler un bon coup parce que le confort sera peut-être sommaire, parce que le wifi sera mauvais, parce que j’aurai peut-être mis le même sweat et le même jean, 4 jours d’affilée et que je rêverai d’une douche bien chaude dans une salle de bain tout équipée.
Avant le covid, j’étais toujours ici ou là. Aujourd’hui, je ne suis qu’ici et c’est bien, car me poser a été la meilleure chose qui pouvait m’arriver. J’ai apprécié avoir un vrai chez moi, arrangé à mon goût. J’ai apprécié investir ma ville et en faire mon meilleur terrain de jeu.
Néanmoins, aujourd’hui, je sens que quelque chose me manque, mais je ne sais pas quoi. Ce n’est pas le fait de ne pas encore être maman (je suis sur le coup), ni même le fait d’être à nouveau seule.
Une personne pour qui j’ai eu, il y a quelques mois, un coup de coeur amical et pourtant que je connais assez peu m’a dit qu’elle me sentait en transition. Et, vous savez quoi, je pense qu’elle a raison. Au plus profond de moi, je me sens en transition. Je sens parfois que je flotte. Je veux des choses contradictoires. Je veux à la fois le risque et la sécurité. Je veux à la fois l’engagement et l’indépendance. Je veux à la fois la liberté et la contrainte.
Est-ce parce que j’ai récemment eu 40 ans que je me pose toutes ces questions ? Je ne pense pas, car je me suis toujours posée beaucoup de questions. En revanche, le fait d’avoir eu 40 ans a probablement accentué ce sentiment que j’ai toujours eu d’être en retard ou pour le dire autrement d’être lente sur certains sujets. Je sais bien que c’est ridicule. Etre en retard par rapport à qui, à quoi ?
Qu’on le veuille ou non, on vit dans une société très normée. J’ai aussi grandi dans une famille avec des schémas assez conventionnels. S’affranchir des codes n’est pas chose aisée. Je crois qu’en ce moment, je suis en train de me frayer un chemin pour me dessiner une vie sur-mesure et c’est pas facile. J’essaye de faire émerger MA voix parmi toutes les voix que j’entends et qui portent, parfois beaucoup trop fort. Je tente tant bien que mal de me dire et me répéter que faire les choses plus lentement n’est pas problématique et que prendre son temps dans un monde où tout va vite est quelque part, une forme d’intelligence.
Je vous laisse sur 2 chansons (du même groupe) qui feront assurément partie de ma playlist quand je partirai en van :
Je vous souhaite une merveilleuse soirée.
A jeudi prochain si vous le voulez bien.
Affectueusement,
Colombe
Tu n’as pas besoin de suivre un rythme, ou des choses imposées car comme tu le dis si bien « être nous, a notre propre tempo est l’essentiel »