Mes chères lectrices, Mes chers lecteurs,
Comment allez-vous en cette fin d'année ? Je sais que le mois de juin a vidé certains, enfin surtout certaines d'entre vous. Croyez moi je compatis. Ma poupette est encore trop jeune pour que je maudisse le mois de juin, mais ça arrivera beaucoup plus vite que je ne le pense.
Aujourd'hui, j'ai envie de vous parler de deux choses.
Ce matin, j'ai vu une femme (on va l'appeler Constance) que j'aime beaucoup et que j'ai accompagnée dans ses envies de changement de voie professionnelle. Son rêve : devenir professeur des écoles. Elle est faite pour ça, elle respire ce métier. Elle a travaillé comme une folle cette année pour réussir le concours qu'elle a d'ailleurs obtenu. Malheureusement, elle va devoir se désister, car on l'envoie à pétaouchnok et que cette affectation n'est absolument pas compatible avec son organisation familiale.
Alors oui, on sait bien que lorsque l'on passe des concours (j'en ai moi-même passé), on peut ne pas être dans sa région de résidence, mais être envoyé à plus de 200 km de chez soi pour un salaire somme toute pas génial et penser que les gens vont accepter sans broncher de voir les choses en double (un deuxième loyer, potentiellement une autre voiture...) et délaisser leur famille pour faire grandir les enfants des autres est une hérésie.
L'éducation nationale perd une candidate en or. Ils ne le savent pas, mais moi, je le sais. Je sais qu'elle va rebondir. Elle a déjà des idées. La sentir confiante ce matin et en paix avec son choix pourtant si difficile à faire m'a emplit le cœur de joie. Je me suis dit que le travail que nous avions fait ensemble était bien plus qu'un travail sur le seul aspect pro, mais bien un travail de fond sur ce que l'on est prêt à faire dans la vie et à quel prix.
Moi qui ait du mal à trouver des jobs qui me plaisent sincèrement et qui ait refusé 2 offres dernièrement, je comprends mieux que personne son choix. J'ai mis du temps à comprendre que dire non aux autres, c'était se dire oui à soi-même. Et, je commence à comprendre que le fait d'être maman sola n'est pas une excuse pour accepter tout et n'importe quoi. Alors oui, malheureusement, la réalité risque de me rattraper. Si je dois prendre un job alimentaire, le temps de trouver mon job et mon équipe de rêve, je le ferai bien évidemment. Mais, comme me l'a rappelé Constance ce matin, je ne suis pas que maman sola. Ma recherche de job concerne avant toute chose, mon expertise et mes expériences. Vouloir trouver un équilibre est très important pour moi, mais ce que je vends, c'est qui je suis dans sa globalité.
M'être occupée de ma fille 24h/24 pendant 8 mois a certainement biaisé mon regard sur le marché du travail. Je trouve ce marché assez délirant. Certains salaires sont indécents au regard de l'implication demandée. Et, la quasi totalité des offres que je vois sont rédigées avec les pieds. On se demande si les gens qui ont rédigé l'annonce ont vraiment envie qu'on les rejoignent. Je devrai peut-être lancer un business de rédaction d'annonces. Bref, vous l'aurez compris, je suis en attente.
Soit dit en passant, ma poupette a commencé à être gardée par son assistante maternelle. Pour l'instant, tout se passe très bien. Il faut dire qu'on y va par étape, un peu comme le tour de France. Le premier jour, je l'ai cherché partout dans l'appartement. Je ne l'ai laissé que 2h30 pensant que j'allais pouvoir faire plein de choses. Et bah, pas du tout. Je n'ai rien fait ! Pire, j'ai culpabilisé de n'avoir pas profité de ce temps seule. Je vous rassure, j'ai progressé depuis lundi. On ne parle pas assez selon-moi de cette ambivalence que l'on ressent sans arrêt en étant maman, entre avoir besoin de sentir nos enfants tout contre nous et en même temps de les mettre un peu à distance.
Je voulais aussi vous parler de cette rencontre que j'ai faite tout à l'heure avec une fille qui respire le soleil. Elle travaille dans une agence d'architecture au service communication. Enfin, je crois qu'elle est seule au service communication. Donc, c'est pas vraiment un service. On se croise de temps en temps dans la rue, assez souvent à vrai dire depuis quelques mois, toujours de façon inopinée en se disant que ce serait sympa de déjeuner/dîner/prendre un verre ensemble. Mais, la vie étant ce qu'elle est. Je te laisse compléter la phrase. Et puis, je dois avouer qu'entre m'occuper de ma fille, gérer mon déménagement, gérer ma recherche de job et tutti quanti, je suis pas vraiment full dispo depuis quelques mois. Ce que j'ai aimé, c'est qu'elle me dise propose-moi des dates et viens chez moi. J'ai adoré cette spontanéité qui la caractérise. Parfois, le mieux est l'ennemi du bien. Si tu veux vraiment avoir des nouvelles d'une personne, appelle-la. Si tu veux vraiment voir une personne, cale des dates dans ton agenda. Se dire et se répéter qu'il faut qu'on se voit ne fonctionne pas et n'a jamais fonctionné du reste. Car, la vie est dense et le sera toujours. Il y aura toujours des imprévus, des merdes...
Il est temps que je termine cette lettre, car j'ai un rendez-vous dans 1h.
Ce billet est un peu décousu, mais la vie est décousue et ma vie probablement encore plus. Mais pourtant, pour rien au monde, je n'échangerai mon quotidien fait de mille incertitudes, de fatigue, mais aussi de joies intenses et profondes, d'émotions enfantines.
Doux jeudi.
Je vous embrasse,
Colombe
Toujours un bonheur d'avoir de tes nouvelles Colombe.