Mes chères lectrices, Mes chers lecteurs,
Cela fait bien longtemps que je ne vous ai écrit. Les semaines filent à vive allure. Les journées sont souvent trop courtes ou trop longues et les nuits encore très hachées. Et puis, il y a tous les imprévus liés directement ou indirectement à la maternité qui fragilisent un équilibre encore très branlant. Parmi ces imprévus, un petit souci de santé pas grave chez ma fille, une cicatrice de césarienne un peu douloureuse depuis quelques jours, une réponse à un poste auquel j'ai candidaté qui ne vient pas et mille questions sur comment je vais concilier à terme toutes mes casquettes. La seule façon que j'ai trouvée pour faire taire mes doutes est d'être dans l'action et de me concentrer sur les choses sur lesquelles j'ai prise. Y en a pas beaucoup, mais je me dis que c'est déjà ça !
Il y a un podcast que j'écoute énormément depuis ma grossesse, c'est le podcast “ Ressentir “ de Jessica Troisfontaine. L'épisode consacré à la co-fondatrice de Noo une marque de lingerie m'a beaucoup touché. Dans cet épisode, Elissa y évoque sa soif d'être pleinement elle. Elle parle de cette difficulté à être vraiment soi, à trouver sa voix dans un monde incroyablement bruyant qui ne nous apprend pas à reconnaître et à assumer notre singularité.
Plus les années passent, plus j'ai l'impression de me rapprocher de qui je suis vraiment. Une femme éprise de liberté et un peu en dehors des clous, une amoureuse des mots, une maman sola, mais pas isolée, une passionnée de rencontres, une boulimique de nouveaux projets, une femme, une sœur, une fille, une amie, une professionnelle sur qui on peut compter, une ambassadrice de causes qui me touchent.
Comme je vous l'ai écrit dans une newsletter précédente, je suis assurément une late bloomer. La fameuse late bloomer dont parle Catherine Taret dans son livre : “ Il n'est jamais trop tard pour éclore “. Sur plein de sujets notamment personnels, je suis lente et mets du temps à accoucher de moi-même. La bonne nouvelle, c'est qu'a priori, le meilleur reste à venir.
À 43 ans, je sens que je commence enfin à assumer pleinement toutes les facettes de ma personnalité. Je ressens moins le besoin de justifier de ma singularité et d'obtenir l'approbation des uns et des autres.
En ce moment, j'essaye tant bien que mal d'apprivoiser ma nouvelle identité. Je sens que les lignes ont énormément bougé, un peu comme un tremblement de terre. Je ne sais pas ce que je vais trouver dans quelques semaines et quelques mois. Je me dis et me répète que rien ne presse. Mais, je ressens de l'impatience et beaucoup de frustration devant moult événements qui ne se déroulent absolument pas comme j'aimerai.
Chaque jeudi, je pense à vous. Si vous saviez combien je pense à vous. L'envie d'écrire est toujours là, mais les mots ne me viennent pas ou du moins beaucoup plus difficilement. Fondamentalement, je me sens heureuse, mais aussi complètement à côté de mes pompes.
Je me sens fanée alors même que j'ai le sentiment de ne pas encore avoir éclos. Drôle de sensation que celle-ci.
Je dédie cette newsletter à toutes celles et à tous ceux qui comme moi ont l'impression en ce moment d'errer et d'être exposé(e) à tous les vents, mais qui pourtant sèment des graines qui deviendront un jour de jolies fleurs. C'est tout ce que je nous souhaite.
Quelle meilleure façon de se quitter qu'avec une chanson d’Andra Day.
Belle journée.
Je vous embrasse fort,
Colombe