Mes chères lectrices, Mes chers lecteurs,
Comment allez-vous en ce moment ? Je veux dire vraiment. On a souvent tendance à répondre de manière automatique à cette question et à la poser de manière tout aussi automatique en préjugeant de la réponse qui serait, le fameux : “ ça va “.
J’honnis autant le “ ça va “ que toutes les expressions du style “ C’est sympa “ , “ C’est intéressant “, “ C’est pas mal “ qui est certainement à mes yeux, la pire expression qui soit.
Ceci étant dit, ce matin, j’étais chez le coiffeur. La fin est proche (de la grossesse pardi) et j’avais très envie d’un coup de fraicheur. J’ai fait une infidélité à ma coiffeuse (mea culpa Isa) et suis allée dans un salon pour enfant qui fait café et qui coiffe aussi les adultes. C’est Anabel qui m’a coiffé. Elle est d’origine québécoise. La première fois que je l’ai croisée, je passais devant ledit salon qui s’appelle “ Pagaille “ et elle apportait un café à un client. Entendre son accent m’a fait un bien fou et m’a télé transporté direct au Québec.
Ce matin, on a parlé maternité, accouchement physio et de l’importance de rester dans sa bulle et de ne pas se laisser distraire par les opinions pas toujours très tendres des autres. Anabel à deux filles avec un écart d’âge important. L’une a 24 ans et ai maman depuis peu et l’autre a 6 ans. J’ai adoré qu’elle me parle de sa relation avec elles deux et de sa façon de vivre sa maternité en France. J’ai aimé son côté hyper relax et comme moi une façon de voir la vie plutôt au jour le jour. Chez elle, aucun artifice d’aucune sorte. Elle était habillée d’un jean brut basique comme j’aime, un tee-shirt noir un peu loose, des baskets sans sigle, pas de bijoux, le teint frais, mais pas de maquillage et les cheveux mi-longs détachés. Je l’ai trouvée tellement belle. Impossible de lui donner un âge.
Il y a de cela quelques années, je ne m’intéressais que très peu à toutes ces histoires de maternité et de parentalité. Je me sentais si différente de mes amies et connaissances pour ne pas dire en décalage complet. Peu d’histoires faisaient écho en moi et en ma façon d’envisager la maternité. Mais, depuis que je suis enceinte, oh miracle, je rencontre des femmes dont le parcours résonne enfin en moi. Leur façon de vivre différemment leur maternité (ni idyllique, ni dramatique) et leur féminité (débarrassée de pas mal d’injonctions) me parle et me conforte dans l’idée que l’on est en train de cheminer vers des représentations familiales plurielles et plus diverses. Je ne peux que m’en féliciter pour moi et pour ma crevette.
Je ne sais absolument pas quelle maman, je serai. Bien sûr, j’ai quelques idées, des envies et même des principes, mais je dois avouer que c’est l’inconnu. C’est à la fois excitant et vertigineux.
J’aimerais me dire que je ne vais pas changer. C’est peut-être le cas. Ou alors, tout sera très différent et à la fois pareil. Je ne réalise toujours pas que dans quelques semaines, je ne serai plus seule, nous serons deux. Un petit être dépendra entièrement de moi. J’aurai la responsabilité d’une personne autre que moi. Quand on y pense, c’est complètement fou. Et en même temps, c’est ce que je voulais. J’ai pris suffisamment de temps à murir ce projet et à m’interroger sur mon désir de maternité. Il n’empêche que ça reste l’aventure la plus folle qui m’ait été donnée de vivre.
Avoir vécu dans 3 pays différents, avoir connu un certain nombre de déboires notamment amoureux, m’être réinventée plusieurs fois sur le plan professionnel, avoir bien gagné ma vie comme l’avoir très peu gagné ou mal gagné m’apparait aujourd’hui comme accessoire, limite fade !
Je ne dirais pas que la grossesse m’a changé. Ce n’est pas vrai. En revanche, je dirais qu’elle a renforcé certains traits de caractère comme ma capacité à relativiser et à m’adapter. Je suis par ailleurs plus détachée sur un grand nombre de sujets.
Il y a un truc que je me dis chaque jour ou presque depuis l’annonce de ma grossesse. J’ai tellement bien fait de m’écouter et de mettre ce projet en top priorité. Cette volonté de vivre la vie que je veux est ce qui me caractérise depuis toujours et qui fait que même si les choses prennent du temps et souvent un tour différent et compliqué, je garde le cap. La réussite n’est évidemment jamais garantie, mais si on essaye pas, à quoi bon !
Si vous aussi, vous avez un projet qui vous tient à coeur et qui vous empêche de dormir la nuit, ne laissez personne, je dis bien personne, vous en détourner. Certaines choses prennent du temps, beaucoup de temps parfois. N’oublions pas que la vie est longue (sauf événement accidentel) et pleine de surprises et de rebondissements. J’en suis la preuve vivante et sur un nombre de sujets incalculables.
Belle fin de journée.
A jeudi prochain.
Je vous embrasse fort,
Colombe
Ma chère Colombe, j'admire ton aptitude au bonheur et cette belle synchronicité qui met sur ta route de belles personnes, au bon moment, sources d'inspiration et de joie. Prends bien soin de vous et hâte de connaître la suite ! Je t'embrasse