Beaucoup d'Amour - Saison 2 / épis 111

Le bruit de mes envies.

Mes chères lectrices, Mes chers lecteurs,

Août s'est enfin frayé un chemin et la chaleur a fait son apparition. Depuis quelques jours, on ne cesse de me demander si je ne souffre pas trop. Et oui, dernier trimestre de grossesse et chaleur ne font pas bon ménage. Je dois avouer que j'ai tellement souhaité qu'il fasse beau et chaud (j'ose le dire) que je n'ose me plaindre ! 

Hier, je réfléchissais aux mois qui viennent de s'écouler et je me suis rendue compte que cette pause que j'ai souhaitée et rendue possible m'offrait des moments que je n'aurai jamais connu en travaillant comme je le faisais auparavant. 

Ces derniers mois, j'ai pu être présente pour ma mère et l'aider du mieux que je peux dans cette transition de vie. J'ai pu passer beaucoup de temps avec mon entourage familial et amical. J'ai pu me consacrer pleinement à cette grossesse et prendre le temps d'entendre le bruit de MES envies.

Alors évidemment, ma situation financière est très instable pour ne pas dire précaire, les questions sur l'après (nouveau statut, boulot, garde, organisation, temps perso, vie de femme) se bousculent dans ma tête. Mais, étonnamment, je n'ai pas peur. J'ai le sentiment que tout va bien se passer et que cette maternité va être pour moi, un formidable booster. 

Je n'ai que peu de réponses, mais je crois que le plus important, ce ne sont pas tant les réponses, mais bien les questions.

Il y a 3 semaines, je suis tombée sur une citation de Cillian Murphy (un acteur) qui m'a beaucoup parlé et qui représente assez bien ma vie depuis 6 mois : 

A ce stade de ma vie, j'avais besoin de cette simplicité de vie et de me recentrer autour d'un projet phare qui me dépasse. Je suis intimement convaincue que sans cette pause et les choses que j'ai abandonnées, je ne serai jamais tombée enceinte. On lit ici ou là que le travail est ou devrait être la principale source d'épanouissement et que ralentir est au mieux périlleux, au pire suicidaire.

J'ai réalisé que ce n'est pas de travailler au sens premier du terme qui me plaisait, c'est imaginer des projets et leur donner vie. Je suis une lanceuse, pas une suiveuse. J'aime m'enthousiasmer pour un projet/une thématique et emporter des gens dans mon sillage afin de donner vie à ce projet et le faire rayonner. J'ai besoin d'évoluer régulièrement et d'avoir des perspectives. Le statu quo et le côté mono-tache, très peu pour moi. 

Bien sûr qu'avoir une activité professionnelle qui m'anime me manque beaucoup, mais je crois aussi que l'ennui est un terreau fertile.

En cette période estivale, je vous invite donc à vous laisser gagner par l'ennui. Vous seriez surpris des bénéfices. 

Et si, comme moi, vous avez envie de ralentir, un peu, beaucoup, énormément, assumez pleinement ce besoin. Ne vous comparez pas à vos supérieurs hiérarchiques, collègues, membres de votre famille, amis. Cela ne fera pas de vous quelqu'un de fainéant, moins professionnel manquant d'ambition et tutti quanti. Nous sommes dus pour être aux commandes de notre vie et non sur le siège passager. 

Je ne saurais terminer cette newsletter sans vous remercier à nouveau de votre fidélité et de vos retours réguliers. Vous ne pouvez imaginer combien votre soutien et vos partages me portent et me poussent à continuer à écrire et envoyer cette newsletter depuis maintenant 2 ans 1/2, même quand je m'interroge sur la pertinence de maintenir ce projet en vie.

Il est temps pour moi de prendre le large. Je vous retrouve fin août.

D'ici là, rappelez-vous, ce n'est pas ce que vous faites qui fait votre valeur, mais qui vous êtes. Je ne cesse de répéter cette phrase depuis 10 ans aux gens que j'accompagne et avec qui je travaille. Parce que je le pense sincèrement et que ma vie professionnelle comme personnelle me l'a démontré maintes et maintes fois.

Doux jeudi en musique.

À tout bientôt.

Je vous embrasse fort,

Colombe 

PS : immense coup de cœur pour cette artiste que je ne connaissais pas 💙