Beaucoup d'Amour - Saison 2 /épis 109

Guérison : mon amour.

Mes chères lectrices, Mes chers lecteurs, 

Je ne saurais commencer nette newsletter sans vous remercier de vos innombrables (et, je pèse mes mots) retours suite à l'annonce de ma grossesse. Promis, je répondrai à chacun(e) d'entre vous. Pour être honnête, je ne m'attendais pas à recevoir autant de messages de votre part. Soyez assuré(e) que chacun de vos mots doux m'a ému. Merci du fond du cœur 💙

Ceci étant dit, en écoutant Delphine Horvilleur sur France Inter en début de semaine, je me suis rendue compte à quel point, la conjonction de coordination “ et “ faisait défaut à notre monde. Le “ ou” a dramatiquement remplacé le “ et ". Or, à mes yeux, notre humanité s'incarne avant tout dans notre capacité à créer du lien et à créer des ponts.

À ma grande stupeur et ce depuis un certain temps, il est un fait que la radicalité est devenue la norme. Aujourd'hui, ce qui est radical, c'est la nuance. Or, la nuance n'est-elle pas ce qui nous permet de prendre du recul, de dialoguer ensemble et de faire société ?

Il y a 1 an, je faisais la connaissance d'Ornella, une femme qui au travers d'un projet d'écriture a décidé de mettre en lumière d'autres femmes et en particulier des femmes à la veille de leur 40 ans, voire un poil plus 😉 En gros, celles qui sont nées dans les années 80. “ Dans les Filles de 84 “, sa newsletter, elle tente de raconter le plus fidèlement possible leur histoire, leur cheminement souvent sinueux, leurs joies, leurs douleurs, leurs aspirations, leurs envies d'avenir et d'agir.

Quand elle m'a contacté en juin 2023 pour me parler de son projet et de son souhait de m'interviewer, j'ai immédiatement été emballée. J'ai très vite su que j'avais envie de faire partie de sa série de portraits. Oui, mais ! Et oui, il y a souvent un mais dans la vie. 

Ornella habite en Israël et le 07 octobre, sa vie comme celle de sa famille a basculé dans l'horreur et l'incompréhension. Les terribles événements que nous connaissons toutes et tous l'ont éloigné de son projet d'écriture qui pourtant l'animait. Qu'on se le dise, la guerre assassine l'innocence et éteint la joie.

Depuis tout ce temps, je n'ai cessé de penser à elle, mais pas que ! Je pense à chaque victime de cette guerre peu importe de quelle confession religieuse elle est. 

Je me suis sentie si impuissante et incroyablement fébrile la première fois que je lui ai écrit pour prendre de ses nouvelles et lui témoigner de mon soutien et amitié. Qu'avais-je envie de lui dire alors que nous nous connaissions si peu, voire pas du tout ? Comment lui dire ? Mes mots allaient-ils lui faire du bien et être suffisants ? Très vite, j'ai réalisé qu'aucun mot ne pourrait apaiser sa douleur et lui rendre sa légèreté. J'ai donc décidé d'être moi et de lui dire ce que j'aurai probablement aimé qu'on me dise. S'en sont suivis quelques échanges qui m'ont à chaque fois bouleversé et fait réfléchir. 

À mes yeux, Ornella n'est pas que juive. Elle est bien plus que ça. Elle est notamment cette femme curieuse et généreuse qui dresse le portrait d'autres femmes confrontées aux nombreuses absurdités de la vie.

Comme moi, Ornella aime passionnément écrire et raconter la vie extraordinaire des gens ordinaires. C'est je crois assurément ce qui nous rapproche et nous unit. Aussi, la voir remanier les mots après avoir vécu une période qui l'a laissé sans voix, l'entendre dialoguer à nouveau avec le monde est pour moi, une immense source de joie. 

En ce jeudi 18 juillet, je suis donc très heureuse et honorée de partager avec vous, le portrait qu'elle vient de publier de moi :

# 21 - Colombe P, à coup d'instinct

Si vous ne connaissez pas son projet, je vous invite à le découvrir sans plus tarder et si ce dernier venait à vous toucher autant qu'il m'a touché en son temps et me touche encore, je vous invite à lui écrire. Nul doute que ça lui fera très plaisir.

À mes yeux, chaque histoire est une belle leçon de vie et mérite d'être racontée. 

Doux jeudi empli d'amour et de gratitude d'être vivant(e). 

Car, comme j'aime à le répéter, n'oublions jamais une chose : “ Aujourd'hui nous sommes, demain nous ne serons peut-être plus “. 

Je vous embrasse fort,

Colombe 

PS : pour découvrir le projet d'Ornella et vous abonner à sa newsletter hebdomadaire “ Les Filles de 1984 “, rendez-vous sur substack. 

Elle est aussi sur Insta : @lesfillesde1984.portraits