Mes chères lectrices, Mes chers lecteurs,
Ce qu'il y a de magique dans les pauses notamment professionnelles, c'est qu'elles nous font voir les choses sous un autre angle. Ce qui avait de l'importance hier n'en a plus et ce qui n'en avait pas assez devient prioritaire.
J'ai plus appris sur moi-même au cours des 3 derniers mois que pendant la dernière année nébuleuse et ô combien difficile que j'ai traversée.
Quand on bosse beaucoup et que parallèlement, on a une vie personnelle mouvementée, on peut avoir tendance à être sur pilote automatique et ne pas s'autoriser à faire un pas de côté. Car, faire un pas de côté, c'est prendre le risque d'être bousculée, chahutée bien plus qu'à la normal. C'est laisser la porte grande ouverte aux remises en question plus ou moins fortes. Et pourtant, c'est ce fameux pas de côté qui nous fait souvent nous réaligner et retrouver vitalité et pleine conscience.
Non pas que je cherche à convaincre qui que ce soit (je m'en contrefous), mais pour moi, cette pause n'a rien d'une pause oisive et accessoire, elle était vitale et constitue le terreau de changements à venir.
Après un repli nécessaire, je m'ouvre à nouveau peu à peu aux rencontres. Ainsi, ce matin, j'ai pu échanger avec une femme que j'ai accompagnée, il y a quelques années dans ses envies de changement de voie professionnelle et pour qui j'ai développé un lien d'affection particulier. A bien des égards, on se ressemble sur certains points.
Quel bonheur de la voir assise face à moi me raconter sa nouvelle vie professionnelle. Bien sûr, tout n'est pas rose, mais l'entendre dire qu'aujourd'hui, elle se sent à sa juste place et qu'elle est certaine d'être au bon endroit est un sentiment incroyable.
En l'écoutant parler, j'ai à nouveau réalisé que l'on ne quitte pas forcément un job parce qu'on le déteste, on peut le quitter simplement parce qu'il prend trop de place et qu'il empêche de faire advenir quoi que ce soit d'autre. J'aurai toujours besoin d'avoir une activité professionnelle nourrissante et stimulante, mais je ne veux plus qu'elle m'engloutisse tout entier et qu'elle me donne le sentiment que je n'existe qu'à travers elle. Aujourd'hui et a fortiori demain, je veux pouvoir mettre mes oeufs dans des paniers différents.
Si j'ai l'impression (ce n'est peut-être qu'une impression) d'avoir fait le tour de mon job de boosteuse de personnes en transition professionnelle, je sais en revanche que l'accompagnement coule dans mes veines.
Face à quelqu'un qui connait une problématique et qui a perdu confiance au fur et à mesure des années et des expériences douloureuses/malheureuses, je me sens à ma juste place. J'aime ce lien de soutien que confère les métiers de l'accompagnement.
Depuis 1 mois, je cherche à me convaincre qu'il serait peut-être intéressant que je fasse quelque chose de totalement différent. Mais, pourquoi diable devrai-je me réinventer si mon identité professionnelle me convient ?
C'est tout le paradoxe des transitions, on pense parfois que notre salut viendra d'un changement radical ou tout du moins conséquent. Plus je réfléchis, plus je me dis que la vraie audace est probablement de rester dans un secteur que j’aime passionnément, mais en faisant coïncider la personne que je suis devenue et que j'aspire à devenir en intervenant sur des thématiques plus en phase avec mon nouveau moi. C'est ce à quoi je m'atelle. Et, figurez-vous que ça commence à prendre forme mes amis !
Personne ne saura jamais mieux que nous ce qui est bon pour nous. Les réponses ne peuvent venir d'éléments/événements extérieurs, elle sont à chercher en nous. Alors oui, c'est parfois très inconfortable de se confronter à ses paradoxes, aux petits ou gros mensonges que l'on se raconte pour ne pas perdre la face.
Voilà selon-moi à quoi sert une pause. A arrêter de courir comme un hamster dans sa roue et tout remettre à plat, vraiment tout.
Aux remises à plat qui nous permettent d'y voir plus clair !
Doux jeudi.
Je vous embrasse fort,
Colombe
Ce billet qui résonne si fort 💛
‘’J’ai à nouveau réalisé que l'on ne quitte pas forcément un job parce qu'on le déteste, on peut le quitter simplement parce qu'il prend trop de place et qu'il empêche de faire advenir quoi que ce soit d'autre. J'aurai toujours besoin d'avoir une activité professionnelle nourrissante et stimulante, mais je ne veux plus qu'elle m'engloutisse tout entier et qu'elle me donne le sentiment que je n'existe qu'à travers elle. Aujourd'hui et a fortiori demain, je veux pouvoir mettre mes oeufs dans des paniers différents.’’
Amen.